http://sites.arte.tv/metropolis/fr/nathalie-harvey-metropolis
De nationalité franco-américaine, Nathalie Harvey est née à Saint-Paul-de-Vence en 1975.
Nathalie Harvey vit et travail à Paris. Elle est diplômée de l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Paris. Elle a exposé au Musée de Marrakech, St Paul de Vence, Seattle, Berlin, Los Angeles, Londres, Bruxelles, Puligny Montrachet, et à Paris
Peindre la femme en un motif quasi exclusif, comme pour en sonder le mystère : Nathalie Harvey a débuté son travail par des autoportraits pour peu à peu opérer un glissement vers les corps féminins et leurs figures iconiques.
Dans une recherche obstinée mêlant exploration de la couleur et de la matière, elle s’empare ainsi des images intemporelles de l’Histoire de l’Art pour y explorer une résistance. Car c’est la puissance féminine qui l’interpelle, aussi bien dans son travail autoréflexif que dans les différentes sources qu’elles convoque. La Joconde ou les Ménines nourrissent ainsi sa réflexion par la double nature captivante qui les caractérise. Portrait offerts au regard, visibles et même surreprésentés, mais dont l’essence semble impalpable et le mystère toujours intact. Elle les malmène, les bouscules, les déshabille, comme elle le faisait précédemment avec « Tueuses », série qui tour à tour transforme les corps de femmes en créatures, marionnettes, ou personnages de bandes dessinées. Les registres sont variés mais la facture, violente, expressive, l’emporte sur la figure. Celle-ci se mue en repentir, se laisse parfois à peine dévoiler pour mieux jaillir, puissante. Les autoportraits des débuts, sans cesse remis à l’ouvrage dans une forme de palimpseste infini, attestent ainsi d’une démarche qui problématise la figure comme image impossible, au-dessus ou en deçà de la réelle nature féminine. Exprimer celle-ci par le geste, tantôt brutal tantôt léger, d’une couleur vibrante qui frappe l’œil comme pour le délester de ses clichés.
De 2013 à 2016, Nathalie Harvey entame une collaboration avec l’artiste Régis-R au sein du lieu qu’elle a ouvert, Obrose. Atelier-galerie qui oriente son travail vers une forme de pluralité avec des expositions collectives et où elle re déploie en quelque sorte son geste pictural au travers d’une puissance à agir réelle, continuité logique de cette essence féminine qui l’interroge.
Sophie Grappin
http://meetingheathcliff.com/studio-visit
http://www.theothersight.com/interview/nathalie-harvey/